On n’y pense pas toujours comme il se trouve sous nos pieds et qu’il est une partie de la maison dans laquelle on va moins, mais le sous-sol joue pourtant un rôle important dans les performances énergétiques de cette dernière. Renforcer l’isolation des sous-sols permet ainsi de limiter les déperditions de chaleur par le bas des bâtiments, ainsi que d’améliorer le confort thermique. Mais cette opération est-elle vraiment efficace ? À quels bénéfices concrets peut-on s’attendre ? Captain Rénov éclaire votre lanterne sur le sujet !
Pourquoi isoler un sous-sol ?
Si la toiture et les murs sont les premiers éléments du bâti à cibler dans le cadre d’une rénovation énergétique, le sous-sol ne doit certainement pas être négligé. Dans une maison mal isolée, 10 à 15 % des déperditions thermiques peuvent en effet s’effectuer par les planchers bas. Ces pertes proviennent principalement du plafond du sous-sol, puisqu’il est en contact direct avec les pièces de vie situées au rez-de-chaussée.
Le confort thermique au sein du logement s’en trouve altéré, et le chauffage doit tourner en surrégime pour compenser les déperditions. Cela engendre donc une surconsommation d’énergie, qui vient automatiquement alourdir le montant des factures. L’un des bénéfices premiers de l’isolation des sous-sols est donc qu’elle permet de réduire de façon nette ses dépenses énergétiques.
Aussi, un sous-sol mal isolé est propice au développement de l’humidité, de la condensation et des moisissures. Au fil du temps, ces désagréments peuvent atteindre les murs porteurs, et impacter négativement la qualité de l’air intérieur. Améliorer l’isolation de sous-sol vient alors créer une barrière contre l’humidité en régulant les transferts thermiques vers l’intérieur de la maison, et contribue par là même à la rendre plus saine.
Les différentes techniques d’isolation des sous-sols
Plusieurs méthodes peuvent être employées pour isoler efficacement un sous-sol. Le choix de la technique la plus adéquate s’effectue en fonction de la configuration du sous-sol, de l’usage qui est fait de l’espace disponible, ainsi que du niveau de performance technique souhaité dans cet espace.
Isolation du plafond du sous-sol
Il s’agit de la solution la plus courante quand l’objectif est d’améliorer le confort dans les pièces situées au rez-de-chaussée de la maison. L’isolant est alors fixé sous le plancher bas, ce qui est particulièrement adapté quand le sous-sol n’est pas chauffé.
Les matériaux les plus utilisés sont les panneaux rigides en polystyrène extrudé (XPS), les plaques de polyuréthane ou les laines minérales avec pare-vapeur intégré, ceux-ci disposant d’une haute résistance thermique et d’une bonne tenue à l’humidité. Un parement, comme des plaques de plâtre ou du lambris, est la grande majorité du temps ajouté pour garantir un bon rendu final.
Isolation des murs du sous-sol
Quand le sous-sol est semi-enterré ou qu’il est utilisé comme espace de vie, en isoler les murs s’avère absolument indispensable. Les travaux sont généralement effectués par l’intérieur, en procédant à un doublage des parois, mais peuvent aussi être faits par l’extérieur avec une ITE, une solution qui convient davantage aux chantiers de plus grande ampleur.
Les panneaux isolants composites, la laine de roche avec membrane étanche et les panneaux de liège expansé font partie des matériaux les plus utilisés pour l’isolation des murs des sous-sols, car ils garantissent une bonne résistance à l’humidité tout en ayant de solides performances thermiques.
Isolation du sol du sous-sol
Plus technique est coûteuse, l’isolation du plancher du sous-sol est exclusivement réalisée dans les cas où ce dernier est transformé en surface habitable. Un isolant thermique est alors ajouté sous une nouvelle chape, avec ou sans plancher chauffant. Pour de tels travaux, il faut impérativement s’assurer que la hauteur sous plafond est suffisante, mais aussi de l’absence d’humidité ascendante.
Quelle résistance thermique cibler ?
Pour qu’une isolation des sous-sols soit réellement efficace, il est recommandé d’atteindre une résistance thermique minimale de R = 3.0 m².K/W. Ce seuil permet de limiter significativement les déperditions thermiques, et ouvre droit, selon les conditions d’éligibilité, à certaines aides à l’isolation liées aux travaux de rénovation énergétique.
L’isolation des sous-sols est-elle vraiment une solution efficace ?
L’efficacité de l’isolation des sous-sols ne fait aucun doute lorsqu’elle est correctement mise en œuvre. Elle permet notamment de réduire les dépenses énergétiques, ce que confirme l’ADEME en affirmant qu’une isolation performante permet de réaliser jusqu’à 10 % d’économies sur la facture de chauffage.
Le confort thermique est lui aussi amélioré dans les pièces de vie, notamment avec la disparition de l’effet “sol froid” au rez-de-chaussée. Les pièces situées au-dessus du sous-sol bénéficient d’une température plus stable et homogène, et les phénomènes de courants d’air ou la sensation d’humidité sont considérablement limités durant la période hivernale.
Quand l’isolation est combinée à une bonne ventilation et à un traitement des remontées capillaires, elle permet également de réguler efficacement l’hygrométrie dans la maison. L’environnement est par conséquent plus sain, et le risque de développement des moisissures est très fortement réduit.
Un autre atout significatif est que les travaux d’isolation du sous-sol contribuent à l’amélioration de la classe énergétique du logement dans le cadre du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique). Au vu du cadre réglementaire actuel, cela peut permettre de sortir le logement de la catégorie des « passoires thermiques », qui amène des restrictions importantes à la location.
L’efficacité de l’isolation des sous-sols dépend néanmoins de la situation initiale. S’ils sont complètement séparés du reste de la maison, en étant par exemple utilisés comme cave ou lieu de stockage, les gains sont moindres. Une mauvaise pose d’isolant ou des matériaux inadaptés peuvent aussi atténuer les performances des travaux. L’intervention d’un professionnel qualifié est donc essentielle pour garantir l’efficacité et la pérennité des travaux.
Coût, rentabilité et aides disponibles pour l’isolation des sous-sols
L’investissement lié à l’isolation des sous-sols dépend essentiellement de la technique choisie, de la surface à isoler, et de l’accessibilité. Il faut en moyenne compter entre 30 et 70 € par m² pour l’isolation du plafond d’un sous-sol, entre 60 et 100 € par m² pour l’isolation des murs par l’intérieur, et souvent au-delà de 120 € par m² pour l’isolation du sol, qui est plus technique.
Même si le coût initial peut sembler élevé, les économies d’énergie réalisées permettent un retour sur investissement en quelques petites années seulement, notamment si le sous-sol est en contact direct avec des pièces de vie chauffées. Les travaux d’isolation augmentent également la valeur du bien immobilier, ce qui garantit à la fois des économies immédiates et une valorisation à long terme.
Pour faciliter le financement des travaux, des aides peuvent être accordées, à condition d’y être éligible et de confier le projet à une entreprise certifiée RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Les différents dispositifs qui peuvent être sollicités sont :
- Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ;
- MaPrimeRénov’, ce qui reste à confirmer selon l’évolution des directives ;
- La TVA réduite à 5,5 % ;
- Les potentielles subventions locales, départementales ou régionales.
Comment savoir s’il faut renforcer l’isolation de son sous-sol ?
Différents signes peuvent être révélateurs de la nécessité d’améliorer l’isolation du sous-sol de sa maison, le premier d’entre eux se basant sur le ressenti thermique dans les pièces situées au-dessus du sous-sol. Si le sol semble froid au toucher, que les sensations d’inconfort persistent malgré le chauffage, ou que la température est difficile à stabiliser, il est possible que le plancher bas laisse passer une partie de la chaleur.
De même, si les autres parties de la maison sont correctement isolées, mais que la consommation énergétique reste trop élevée par rapport à ce qu’elle devrait être, il existe une potentielle faiblesse au niveau du sous-sol.
Une isolation inexistante ou insuffisante favorise les phénomènes de condensation sur les parois froides, surtout dans les espaces enterrés. Différents symptômes doivent alors alerter :
- Des traces d’humidité ou des auréoles sur les murs ou au plafond du sous-sol ;
- L’apparition de moisissures, de salpêtre ou d’odeurs persistantes ;
- Une sensation d’air humide, même en l’absence de fuite ou d’infiltration.
Face à ces problématiques, un renforcement de l’isolation doit être envisagé, mais toujours en complément d’un diagnostic sur la ventilation et les éventuelles remontées capillaires.
Il est enfin à signaler que de nombreux logements anciens ont été construits sans réelle isolation du sous-sol. Si aucune rénovation n’a été entreprise depuis, il est probable que cette partie du bâti ne réponde plus aux standards actuels de performance thermique. Une simple observation de la structure peut suffire à le confirmer, notamment si le sous-sol a un plafond brut en béton ou des murs non doublés.
La meilleure solution pour savoir si des travaux d’isolation doivent être entrepris dans le sous-sol reste néanmoins de faire appel à un professionnel certifié, comme l’est Captain Rénov, pour la réalisation d’un diagnostic. Celui-ci permettra de faire un état des lieux précis, et d’identifier tous les points de vulnérabilité qui doivent être corrigés.
